Loup : lettre ouverte contre une politique de destruction
Dans une lettre ouverte aux ministres Genevard et Pannier-Runacher, l’Observatoire du Loup dénonce le “Plan d’action loup” comme une opération d’échec et de violence institutionnalisée. Entre inaction, gestion sanglante et abandon des éleveurs, Dominique Humbert et Jean-Luc Valérie appellent à une résistance citoyenne face à ce qu’ils considèrent comme un désastre rural orchestré.
LETTRE OUVERTE AUX MINISTRES GENEVARD ET PANNIER-RUNACHER
Mesdames les Ministres, Nous nous sommes levés à l’heure où les loups regagnent leur tanière, animés par une urgence : Celle de dénoncer une entreprise funeste, à laquelle vous participez avec une légèreté coupable. Oui, nous vous accusons d’être les architectes d’un désastre rural, d’une politique de destruction maquillée en gestion, que vous appelez encore «Plan d’action loup ».
Votre plan est un fiasco immoral. Vous tentez de rejeter sur les loups vos propres responsabilités, en fermant les yeux sur les conséquences dévastatrices de votre inaction et de vos décisions absurdes. Depuis quinze ans, plus de 120 000 animaux domestiques ont été tués. Depuis 2017, plus de 1 000 loups ont été abattus, percutés, ou braconnés. Et à la fin ? Personne n’est satisfait. Ni l’éleveur. Ni le naturaliste. Ni la société. Vous fabriquez de la violence dans nos campagnes et l’entretenez méthodiquement.
Vos services ne font qu’observer, constater, puis tirer. Une mécanique implacable d’aveuglement et de sang. Sur le terrain, les constats sont accablants. Lors de nos derniers relevés, entre Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges et Haute-Marne, nous avons recensé 72 sites à risque élevé d’attaque, sans aucune protection. Des troupeaux exposés tous les 2,5 à 4 km dans des zones à prédation avérée depuis 2012 !Pendant ce temps, vos préfets autorisent des tirs de destruction... sur des sites eux-mêmes dépourvus de toute mesure de protection. Une absurdité cruelle : vous autorisez la mise à mort des loups tout en abandonnant les élevages à leur sort. Vous organisez la déprédation pour mieux justifier l’abattage.
Nous ne pouvons plus attendre votre bon vouloir. Le silence face à cette indignité rampante est une complicité. Ce n’est ni un avertissement, ni une menace : c’est une déclaration de résistance.
Vous prétendez gérer, mais vous laissez pourrir. Vous affirmez protéger, mais vous exposez. Vous parlez d’équilibre, mais vous semez le chaos. Votre « Plan Loup » est un écran de fumée, un écran sanglant. Il faut que cela cesse.
Nous, citoyens, éleveurs, naturalistes, lanceurs d’alerte, agirons là où vous fuyez.
Il est temps de choisir entre le dogme et le réel, entre l’omission et la responsabilité, entre l’écologie de façade et l’écologie de terrain. Agissez — ou laissez la place à ceux qui savent encore entendre le cri de la nature.
L’Histoire retiendra. Et elle vous jugera.
Dominique Humbert et Jean-Luc Valérie pour l’Observatoire du Loup
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