Refus d’obtempérer et violences contre des gendarmes, un suspect écroué
Dans un communiqué détaillé, le procureur de la République d’Épinal revient sur une course-poursuite d’une extrême violence sur la RN57, au cours de laquelle deux gendarmes ont été grièvement blessés.
Les faits exposés par le parquet d’Épinal
Dans un communiqué présenté lors d’une conférence de presse, le procureur de la République d’Épinal est revenu sur des faits survenus le 25 décembre 2025 en fin d’après-midi. Deux gendarmes de la brigade motorisée de Remiremont effectuaient un contrôle routier sur la RN57, à hauteur de la bretelle de Razimont, sur la commune d’Épinal, lorsqu’un véhicule Renault Kangoo a pris la fuite.
Un refus d’obtempérer particulièrement violent
Selon les éléments communiqués par le parquet, le conducteur refuse d’obtempérer à hauteur de la sortie de Deyvillers, sur la commune de Jeuxey. S’engage alors une poursuite sur plusieurs kilomètres. L’automobiliste adopte une conduite extrêmement dangereuse, tente à plusieurs reprises de percuter les motards de la gendarmerie en donnant des coups de volant ou en freinant brutalement, et circule à vive allure avec de nombreuses embardées.
À l’aire de repos des Neufs Lieux, il ralentit, feux de détresse allumés, et se rabat sur la bande d’arrêt d’urgence sans s’arrêter. Lorsqu’un gendarme le dépasse, le conducteur accélère pour tenter de le percuter, sans y parvenir.
Deux collisions volontaires contre des gendarmes
Toujours selon le procureur, près de la station-service Total à Vincey, le véhicule s’arrête brièvement sur la bande d’arrêt d’urgence. Les deux motards rejoignent l’utilitaire et se positionnent à l’avant et à l’arrière. Le conducteur effectue alors une marche arrière et percute violemment l’un des gendarmes avant de reprendre la fuite.
La poursuite se poursuit jusqu’à la sortie de Gripport, en Meurthe-et-Moselle. Le gendarme décide de ne pas continuer au-delà. L’automobiliste fait demi-tour et percute une nouvelle fois le militaire, puis abandonne son véhicule et prend la fuite à pied.
Des blessures graves constatées
Les deux gendarmes sont transportés au centre hospitalier Émile Durkheim d’Épinal. Le procureur indique que le premier militaire souffre de nombreuses contusions, d’ecchymoses et d’une boiterie à la jambe gauche, avec un retentissement psychologique important. Son incapacité totale de travail est fixée à dix jours.
Le second gendarme est plus gravement touché. Il présente une fracture sévère de la jambe droite et a dû être opéré. Son incapacité totale de travail est évaluée à dix semaines.
Le mis en cause se rend aux gendarmes
Une enquête est ouverte sous l’autorité du parquet d’Épinal pour tentative de meurtre sur dépositaire de l’autorité publique et refus d’obtempérer. Le 27 décembre 2025, un homme de 33 ans, originaire des Vosges, se présente spontanément à la brigade de gendarmerie de Remiremont, indiquant vouloir assumer les faits.
Placé en garde à vue, il est entendu pendant deux jours. Les investigations établissent que son permis de conduire était annulé par décision judiciaire depuis plus d’un an. Il reconnaît les faits matériels, mais conteste toute intention de tuer ou de blesser les gendarmes, affirmant avoir voulu leur faire peur et rendre leurs véhicules hors d’usage.
Un lourd passé judiciaire rappelé par le parquet
Le procureur précise que l’homme est bien connu de la justice. Il a été condamné treize fois, principalement pour des infractions routières, mais aussi pour des faits liés aux stupéfiants et des violences volontaires. En état de récidive légale, il a déjà été incarcéré et a été libéré en août 2024. Au moment des faits, il faisait l’objet d’un sursis probatoire.
S’il se déclare consommateur occasionnel de stupéfiants, les analyses réalisées lors de la garde à vue excluent toute consommation récente.
Mise en examen et placement en détention
Le parquet d’Épinal a ouvert une information judiciaire pour tentative de meurtre sur dépositaire de l’autorité publique en récidive, refus d’obtempérer exposant directement autrui à un risque de mort ou d’infirmité en récidive, et conduite malgré annulation judiciaire du permis de conduire en récidive. Le mis en cause a été mis en examen et placé en détention provisoire.
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