Apprentissage, services à la personne, GNR : la CNATP tire la sonnette d’alarme
La Chambre nationale de l’artisanat des Travaux publics et du Paysage alerte le Gouvernement sur trois décisions qui menacent l’emploi, la formation et la compétitivité des petites entreprises ancrées dans les territoires.
Apprentissage : « ne pas pénaliser la jeunesse qui choisit le travail »
Dans le cadre du PLFSS 2026, la CNATP rejette la suppression des exonérations de cotisations salariales pour les apprentis. L’organisation souligne qu’un tel changement ferait baisser immédiatement le salaire net des jeunes, de plusieurs dizaines d’euros par mois, alors qu’ils dépendent souvent de leur véhicule pour se rendre sur les chantiers.
La mesure rendrait le contrat d’apprentissage moins attractif, freinerait les recrutements et irait à contre-courant des besoins en compétences dans le BTP et le paysage. L’apprentissage doit rester un tremplin, pas une charge.

Services à la personne : préserver l’emploi local et la lutte contre le travail dissimulé
La CNATP s’oppose à la suppression ou à la réduction des avantages fiscaux liés aux travaux d’entretien de jardin à domicile. Selon elle, ces avantages soutiennent l’emploi local, limitent le travail dissimulé, protègent des entreprises de proximité et encouragent des prestations de qualité, notamment sur le plan environnemental. Les qualifier de niche fiscale contredit les objectifs publics de création d’emplois, de lutte contre la fraude et de transition écologique. L’organisation demande leur maintien intégral.

GNR : une distorsion de concurrence jugée intenable avec le monde agricole
Sur les chantiers où cohabitent entreprises du BTP et exploitants agricoles, la CNATP réclame « mêmes droits, mêmes devoirs » pour la fiscalité, les charges et les contraintes.
Le gasoil non routier cristallise la distorsion. L’écart de tarif entre le BTP et l’agricole s’est creusé et doit encore augmenter : 14,96 € par hectolitre en 2023, 26,94 € en 2025, 32,93 € au 1er janvier 2026, puis 56,89 € en 2030. L’organisation rappelle qu’une aide de 5,99 € par hectolitre a été instaurée en 2024 pour les entreprises de Travaux publics de moins de 15 salariés, mais qu’aucune compensation n’est prévue pour 2025 et les années suivantes. Les discussions entamées au premier semestre 2025 ont été suspendues. La CNATP demande leur reprise rapide.

« Des règles justes et stables »
La CNATP appelle à la cohérence et au dialogue. Les artisans et chefs d’entreprise des Travaux publics et du paysage forment, emploient et participent à la transition écologique comme à l’aménagement durable des territoires. « Nos entreprises ne demandent pas de privilèges, mais simplement des règles justes et stables pour continuer à investir, à former et à travailler au service des territoires. »

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